Le crudi-pad thaï qui court sur la table
24 juillet 2018La recette du fameux pad thaï crudivore qui réveille les morts
Ce soir c’est le grand soir. Tu reçois dans ton nouvel appartement, tous tes amis les plus chers seront présents, et c’est ce moment précis que tu as choisi pour le faire. Ton coming-out de nouvel adepte de l’alimentation vivante. Un défi plutôt coton, surtout qu’Édouard et Benjamin ont été élevé près d’un barbecue, Louise est une inconditionnelle des tresses au fromage, quand l’ami Joris vit au rythme des nouveautés MacDo. Autant se le dire, il va falloir être stratégique. Surprendre sans violenter, séduire sans agresser, conquérir sans violer.
C’est là qu’intervient l’indéboulonnable pad-thaï aux saveurs lointaines qui met tout le monde d’accord. Et crois-moi sur parole, on va se le revisiter pour en faire quelque chose de tellement vivant que tu le verras courir sur la table.
En piste, pour bouleverser les habitudes de 6 personnes qui te sont chères, tu as besoin de :
- Trois belles courgettes
- Quatre carottes moyennes
- Un demi chou rouge
- Deux poivrons rouges
- Deux échalotes
- Une poignée de graines germées (type haricots mungo) chargées d’enzymes
- Une botte de menthe ou de coriandre fraîche – voir un peu des deux, si t’es vraiment inspiré(e)
Pour une sauce qui t’emmène en Thaïlande en moins de deux bouchées chrono, il te faut :
- Deux cuillères à soupe de Miso (à bloc de bons probiotiques !)
- Deux cuillères à soupe de purée d’amande
- Le jus d’un citron
- 3 cuillères à soupe d’huile de sésame
- Un doigt de gingembre et une belle gousse d’ail
- Un peu d’eau pour rallonger le tout, sinon ça va faire un peu FAT
Le gros challenge de la recette c’est de réussir à transformer tous tes légumes en un truc taillé assez fin pour que ça ressemble à des pâtes. Si c’est plutôt easy pour le chou rouge (il te suffit de le hacher), pour le reste tu as plusieurs options.
Premier cas, tu es du genre ultra équipé ; tu peux alors utiliser ton spirolizer qui va transformer joyeusement tes légumes en spaghettis. Deuxième option, pour les manuels : si tu as une mandoline, ça part sur une vaillante julienne la plus fine possible. Troisième version pour les courageux, le couteau et la patience – voir peut-être quelques larmes d’épuisement à la clé. Et pour les malins qui auront lu cette recette jusqu’ici, l’astuce du chef, tu utilises ton économe pour faire des copeaux de légumes – solution validée à mon propre domicile. Bref, une fois que tu as réussi à tailler tous tes légumes, tu haches finement tes herbes fraîches et tu mélanges le tout dans un grand saladier. Et normalement à ce moment-là tu devrais commencer à sentir poindre une certaine fierté, parce que merde, c’est déjà hyper beau.
Pour la sauce, c’est encore plus facile. Tu mets le tout dans un blender et tu mixes, fin de l’histoire. Ou dans un bol et tu touilles, alternative quasi équivalente si on oublie l’ail et le gingembre qu’il te faudra râper au préalable. Trempe un doigt pour goûter avant même de lire la suite : je t’avais dit, avec cette recette on ne peut pas se planter.
On arrive au final, le dressage, c’est maintenant que tu achèves tes potes. Pour le « top of the pops » et un choc culturel garanti : tu remplis et sers ta préparation dans des bols, tu jettes « un bon peu » de graines germées sur le dessus, deux cuillères de sauce et un brin de menthe au sommet pour la déco.
Si tu dégaines les baguettes en plus, fais gaffe à toi, tes potes risquent de devenir collant.
Adrien Richard