TUTO des intolérants au lactose
8 mai 2021Lactose et intolérance : mieux comprendre causes et conséquences
Quand on dit « lactose », tout le monde sait plus ou moins de quoi on cause. Mais si, c’est… ce truc, là, qu’on trouve dans… le lait… C’est à peu près ça, en effet ! Mais sans en faire des tartines (de beurre !), il peut quand même être utile de préciser un peu tout ça, histoire d’éviter les guerres intestines.
Déjà, le lactose, c’est un glucide, c’est-à-dire qu’il appartient à la catégorie des sucres. Il est naturellement présent dans le lait de tous les animaux, qu’il s’agisse de la vache de Dédé le fermier ou de la girafe que tu regardes sur Arte. Il est digéré par l’organisme grâce à une enzyme appelée la « lactase ». Normalement, c’est à peu près là qu’t’oses poser une question : oui mais justement, le lactose, toi, ça te fait mal au bide … pourquoi ? Sans faire tout un fromage de ce petit désagrément quotidien, savoir quelques trucs devraient t’aider à ramper hors des cabinets.
L’intolérance au lactose… pourquoi ?
On en parle beaucoup aujourd’hui : l’intolérance au lactose. Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, il ne s’agit pas d’une allergie. Le bon gros tableau ci-dessous t’explique la subtile différence entre les deux.
Si tu as entendu certaines personnes dire qu’elles étaient allergiques au lait, attends donc un peu avant de jouer au Schtroumpf à lunettes avec une phrase qui commence par « Oui, mais sur internet, j’ai lu que… » : l’allergie au lait existe, mais dans ce cas, c’est une protéine qui pose problème, et ici on parle lactose.
Maintenant que tu comprends pourquoi ton ventre fait des bruits d’évier à moitié bouché après chacun de tes milk-shakes banana, tu te demandes sûrement pourquoi le sort s’acharne sur toi tandis que les autres peuvent se gaver de crème glacée.
Déjà, sache que tu n’es pas seul : beaucoup d’adultes connaissent le même écueil.
Ensuite, il peut aussi être intéressant de rappeler que le lait, au départ, c’est pour les bébés : théoriquement, on arrête donc de le digérer en grandissant, puisque l’on est sevré. Certaines personnes ont la chance de conserver la capacité de le métaboliser et d’autres… non. Dans ces cas-là, en consommer provoque au choix :
Douleurs intestinales,
Diarrhées,
Nausées,
Ballonnements,
Gaz
Quatre astuces pour en boire comme du petit lait
Si pour toi aussi, c’est guerre et pets avec les produits laitiers, sache qu’il existe quand même quelques trucs qui te permettent de continuer à en consommer.
Astuce n°1 : Apprends à te connaître
Le degré d’intolérance varie selon les personnes. Les uns peuvent consommer une certaine quantité de lactose avant de commencer à se sentir mal, tandis que d’autres virent au vert à la simple vue d’un morceau de camembert. Là, pas besoin d’un expert : seule l’expérience te permettra de savoir dans quelle catégorie tu te trouves.
Astuce n°2 : Choisis bien tes produits
Tous les produits laitiers ne contiennent pas de lactose.
Comment !? mais pourquoi ?
Parce que dans les produits fermentés, cette molécule a été presque entièrement digérée par les bactéries, qui ont fait le travail pour toi. Même en étant intolérant, il est donc possible de continuer à manger les fromages bien affinés (gruyère, comté, parmesan, cantal, saint-nectaire…).
Indice : si un fromage sent fort les pieds, c’est souvent qu’il sera plus simple pour toi à assimiler. Le beurre, de la même manière, contient assez peu de lactose : pour le fabriquer, on a conservé seulement le gras du lait et toi, c’est le sucre qui te rend malade, n’oublie pas !
Astuce n°3 : lis les étiquettes
Te voilà donc circonspect devant le paquet de gruyère râpé que tu viens d’acheter : eat, or not to eat ? Pour le savoir, retourne le dans tous les sens et observe bien : tu devrais finir par tomber sur un encadré qui te présente ses informations nutritionnelles.
Intéresse-toi maintenant à la case « glucides » : si c’est écrit « traces », ou < 0,5 g, c’est OK, le lactose est quasiment absent du produit et, à moins d’une intolérance très sévère, ton ventre devrait accepter le croque-monsieur que tu t’apprêtes à préparer. Si ça commence à dépasser 0,8 g, attention, l’entreprise est plus risquée.
Lire les étiquettes te permet aussi de partir à la chasse aux produits laitiers dans les produits transformés : on les trouve dans les paquets de biscuits, dans les plats préparés… sous plein de noms déguisés : lactosérum, lait en poudre, lait concentré, crème… (Si t’en vois d’autres, n’hésite pas à le signaler en commentaires !)
Astuce n°4 : triche !
Si tu veux continuer à boire un chocolat chaud avant d’aller te coucher ou savourer le riz au lait de mémé sans courir instantanément aux cabinets, sache qu’il existe deux moyens de contourner le problème de l’intolérance.
- Le premier, c’est d’avoir recours au lait estampillé « sans lactose » ou « facile à digérer » vendu par certaines marques. Dans ce cas, l’enzyme qui te manque a été rajoutée au produit fini, et elle a pré-digéré le lactose pour toi.
- La deuxième combine, c’est de prendre de la lactase sous forme de petites pilules à avaler, quelques minutes avant manger. On en trouve sur internet ou dans les grandes pharmacies. C’est un choix qui peut vite se révéler onéreux, mais ça évite parfois de bouder le menu de certains repas de familles (du genre tzatzíki/tartiflette/cheese-cake).
Attention : si tu es allergique à la caséine, consommer des produits sans lactose ne changera rien à ton problème. La seule solution est de supprimer la consommation de produits laitiers, quels qu’ils soient. Et en même temps, c’est peut-être pas plus mal… (Note pour le correcteur : un article intéressant sur le sujet, mais en anglais : )
Les produits laitiers : Pourquoi on peut s’en passer
Mais rassure-toi : contrairement à ce que les grands lobbys de l’industrie laitière ont essayé de nous faire croire pendant longtemps, consommer des produits laitiers n’est pas du tout indispensable à une alimentation équilibrée.
La vache à lait, dans l’histoire, c’est surtout toi ! Car les revenus financiers générés viennent des grandes entreprises peu soucieuses de ta santé. Preuve que l’on peut s’en passer : certaines cultures n’en consomment quasiment pas, sans pour autant présenter une carence en calcium que l’on prétend pendre comme une épée de Damoclès au-dessus de ta tête. Ce minéral est aussi présent dans plein d’autres aliments : légumes crucifères, amandes, sardines, herbes aromatiques… promis, tu n’as que l’embarras du choix ! Sans compter qu’il est parfois bien plus assimilable via ces produits-là.
De plus en plus, les produits laitiers sont aussi accusés de nuire à notre santé : pasteurisés, ils ont été débarrassés des bonnes bactéries qui venaient bichonner notre flore intestinale.
Également produits par des vaches dopées aux antibiotiques et élevées dans des étables dont elles ne sortent jamais, le lait ne contient pas toujours que des bonnes choses… et là, le problème, ce n’est pas le lactose… Donc si le lait ne te rend pas malade, tu as quand même tout intérêt à privilégier les produits bio et non pasteurisés (c’est-à-dire au lait cru, et « fermier »).
Et puis, si tu prends le temps de cuisiner un peu, plutôt que de mettre à réchauffer une boîte de lasagnes au micro-onde, tu te rendras vite compte que remplacer les produits laitiers n’est pas très compliqué : de nombreuses boissons végétales (amande, soja, avoine, quinoa, sarrasin… là aussi t’as le choix !) s’y substituent très bien dans la plupart des recettes. On peut même piquer aux végétaliens leur « faux-mage », fabriqué à partir d’oléagineux (à base de noix de cajou par exemple). Si si, promis, ça donne un résultat bien sympa !
Le mot de la faim
Maintenant que tu sais tout ou presque, il ne me reste plus qu’à te confier un dernier secret : comme l’intolérance alimentaire et l’allergie ne sont pas des maladies, on n’en guérit pas. Alors à toi de jouer pour influer sur le degré de sévérité, qui peut tout à fait varier d’année en année…
(Eh, t’as vu, c’est un calembour avec « laitue » et « lait tue »…)
(Avoue, t’avais pas remarqué !)
Rédaction : Mélissa Bros