Equilibre acido-basique
26 novembre 2019TUTO SANTE – L’EQUILIBRE ACIDO-BASIQUE, C’EST CHIC
La lecture de ce titre sonne comme un puissant GONG à ton oreille. Partout tu l’as lu, partout tu l’as vu, tout le monde en parle, de ce fichu équilibre. De la naturopathie à l’hygiénisme, en passant par l’ayurvéda et la médecine chinoise, quel que soit son nom l’idée est la même : l’équilibre du terrain d’un individu serait garant de sa bonne santé. Autant te dire que ça semble valoir le coup de creuser.
Toi qui t’intéresse un peu à ton fonctionnement, attrape ta pelle, ta pioche, et ta plus belle blouse. Car oui, aujourd’hui on décortique ensemble le PRINCIPAL PILIER DE LA SANTÉ : ça va causer terrain, pH et acidité. Et en prime avec tout ça, comment faire attention à toi.
Back-to-school : un peu de chimie
La plupart des courants médicaux dits « naturels » s’accordent pour une vision commune : la maladie s’installe sur un terrain déséquilibré, qui est, dans 99,9 % des cas, un terrain trop acide. Mais alors Jamie, dis-nous, c’est quoi l’acidité ?
Comme tu le sais déjà, le corps humain possède un brave réseau sanguin qui lui permet d’apporter vitamines, nutriments – et j’en passe – aux différents organes. En parallèle, le système lymphatique prend en charge la gestion des déchets et la réponse immunitaire. Et bien figure-toi que ces merveilleux systèmes, s’ils baignent dans une substance corrosive, ils s’usent et se détraquent !
NB « Humour noir » :
Si tu es fou sanguinaire, je t’invite à plonger un chaton dans un baril de soude ou d’acide sulfurique, ça devrait confirmer cette théorie.
L’excès d’acidité ou acidose chez l’homme, est un déséquilibre de son pH, le bien nommé potentiel hydrogène, à un endroit du corps ou dans le système sanguin. Et si tu te rappelles tes cours de chimie de 5ème, le pH permet de définir une échelle entre les matières très acides et les matières très basiques ou alcalines. Courage, on se souvient : le pH neutre est à 7, le pH le plus acide affiche 0 pour l’acide chlorhydrique, et 14 pour la soude caustique. Ce qui est drôle, c’est que ces deux substances se trouvent être terriblement corrosive – ce qui appuie la théorie du chaton : les extrêmes ne sont pas bons.
KESKISPASSE dans le corps ?
En fait, ton sang se charge en permanence d’acides de toutes sortes, c’est un processus naturel auquel tu ne peux pas couper. Dans la pratique, notre corps produit des acides (déchets) toute la journée du simple fait de son activité métabolique :
- La consommation de protéines génère de l’acide urique
- Celle d’amidon de l’acide acétique
- Les lipides de l’acide phosphorique
- L’activité physique produit de l’acide lactique…
L’acide est LE déchet number 1 produit à l’issue de toute activité métabolique. Et chacun de ceux que tu viens de lire sont dangereux pour l’organisme. C’est dur à vivre je sais, mais il te faut vivre avec, c’est un fait : l’acide est un produit corrosif, quel qu’il soit. Coup de bol, pour éviter qu’on ne se « dissolve de l’intérieur », la nature s’est préoccupée de munir notre organisme d’un système tampon / évacuation, et de fait, le pH sanguin reste invariablement à 7,35. On en a de la chance !
C’est donc joyeusement nos systèmes pulmonaire et rénal qui permettent cette fantastique régulation, ces derniers exfiltrant les acides en excès par la respiration et les urines. Et lorsqu’ils ne peuvent pas tout faire sortir assez vite, ils utilisent les minéraux pour venir contrer l’acidité du sang et ainsi maintenir ton pH STABLE en toute circonstance. Ainsi se maintient l’équilibre !
KESKINOUS acidifie, alors ?
Le problème, c’est que le monde dans lequel nous vivons et les habitudes diverses que l’on a pu adopter au fil du temps ne nous aident en rien.
On consomme bien peu de minéraux essentiels – ce qui est ATROCEMENT fréquent avec l’alimentation contemporaine couplée à la chute de la qualité nutritive des denrées, beaucoup trop de protéines, beaucoup trop d’amidons, on pratique parfois l’activité physique à outrance… Pire, nous surajoutons à notre alimentation délétère des facteurs d’aggravation notoires : stress, pollutions diverses (métaux lourds, pesticides, plastiques, etc.). Tu commences à pressentir ce qui arrive…
Lorsque que tu ne consommes pas assez de minéraux, ton corps va aller taper là où il trouve de la réserve : le cartilage et les os. Et là c’est parti pour les ongles cassants, les cheveux blancs, la fatigue chronique, ou si l’on va plus loin notre bonne vieille ostéoporose… et autres joies liées à la déminéralisation.
De l’autre côté, pour éviter de se carboniser de l’intérieur, le corps tente de faire SORTIR les acides en excès à tout prix. Si ton foie et tes reins sont trop fatigués, il fera au plus court : la peau ! En route pour eczéma et psoriasis les amis !
Enfin et bien évidemment, dans un état « d’acidose » ou « acidité chronique« , le système immunitaire tourne également à bas régime – un timing parfait pour accueillir des bactéries de toutes sortes. Je t’ai gardé le meilleur pour la fin : qu’est-ce qui, naturellement, ADORE les terrains acides ? Nos amis les champignons ! Candidose, quand tu nous tiens…
Tu ne me crois pas, il te faut une preuve concrète que tes vilaines douleurs articulaires sont bien un souci d’acidité ? Pour toi mon sceptique préféré, sache qu’il existe des moyens de contrôler et mesurer – approximativement – ton niveau de pH, le plus classique et probablement le plus représentatif étant très certainement la bandelette urinaire. Très simple, tu pisses sur un buvard et hop, la couleur que va prendre ton papier va te donner une échelle de grandeur de ton pH urinaire.
A savoir :
Le pH urinaire n’est que moyennement représentatif du pH global : il évolue toute la journée en fonction des phases d’activités de ton métabolisme. C’est pourquoi tu auras généralement des urines très acides le matin (qui font suite à l’activité naturelle de détoxination nocturne) et des résultats beaucoup plus alcalins le soir. Bref, l’idéal reste de prendre trois mesures par jours pendant 10 jours et de faire une moyenne – mais quoiqu’il en soit, le résultat ne sera qu’une figuration de ton pH interne.
Bref, avec ou sans test, si tu rentres dans la case « acide » tu l’auras compris, il va ENCORE falloir bosser sur la totalité de ton mode de vie pour redevenir opérationnel. Let’s Go !
COMMENKON inverse la vapeur ?
On va travailler sur trois pistes à la fois pour optimiser et t’adoucir un peu l’organisme.
Le stress
Difficile de le contrôler complètement, chacun a sa vie et les exigences qui en découlent. Jeune parent, boulot stressant… Mis à part changer de mode de vie pour te recentrer sur la qualité et la tranquillité – ce qui est loin d’être évident – il va être dur de tout changer. D’autre part, il n’est pas question que tu envoies ton enfant en famille d’accueil par ma faute !
Néanmoins, les poumons jouent ici un formidable rôle de régulateur : des exercices de respirations comme le Pranayama ou la cohérence cardiaque te permettront d’apaiser ton système nerveux en profondeur, pour faire redescendre ton niveau de stress pendant de nombreuses heures et apporter la dose d’oxygène dont tu as besoin pour faire remonter ton pH.
Les pollutions diverses
Première étape, essayer d’arrêter de « remplir le bateau qui coule ». Aussi frustrant que ce soit, il va falloir éviter de se surexposer : on évitera alors les « bains de kérosène », les « inhalateurs-pot d’échappements », ou plus simplement la cigarette, les excitants et les produits non-biologiques !
Secondo, il va falloir commencer à sortir les déchets accumulés dans ton corps : rien de tel qu’une bonne détox ou qu’un petit jeûne pour se remettre au propre.
L’alimentation
Tadammmmm… Notre chapitre préféré, celui sur lequel on peut le plus influer ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, il existe des aliments acides, alcalins, et encore des acidifiants et des alcalinisants ; à ne pas confondre. Je te sens perturbé… C’est promis, je te déblaie tout ça en quelques lignes.
KESKIFAUT manger pour s’alcaliniser
La réponse est dans le titre : des aliments alcalinisants, en majorité ! Les théories s’affrontent, mais pour un bon équilibre global eu égard de nos modes de vie, ils ne devraient pas représenter moins de 70% de l’assiette. Mais attention : un produit acide n’est pas forcément acidifiant, et réciproquement. Et oui : c’est maintenant qu’il faut que tu te concentres.
Chaque aliment possède une acidité intrinsèque qui lui est propre. Je ne te surprendrai donc pas en te disant que le citron est acide : son pH avoisine en effet les 2,10 – qui nous rappelle celui de l’estomac. Mais alors, pourquoi raconte-t-on partout qu’il est MERVEILLEUX de faire des cures de citrons, si c’est pour finir complètement irrité ???
C’est qu’une fois consommé, transformé et assimilé par le corps, le citron ne laisse pas de trace acide ! Mieux, les résidus cellulaires qu’il génère affichent un pH de 7,7 – c’est donc un produit alcalinisant pour l’organisme ! Merveilleux, non ?!
Minute culture : un citron magique ?
Ce que tu viens de lire pour le citron est en réalité le cas pour la totalité de ce que tu te mets dans le gosier. En fait, c’est sa richesse en certains minéraux qui détermine le potentiel alcalinisant ou acidifiant d’un aliment. Si on doit faire court, tout ce qui est riche en calcium / potassium / magnésium / sodium est plutôt alcalinisant pour le corps… et devine quoi, on retrouve ces fabuleux minéraux plutôt dans les fruits et légumes – en particulier tout ce qui est VERT !
A l’inverse, ce qui contient phosphore / soufre / azote / chlore revêt plutôt un caractère acidifiant. Dans le lot, on retrouve en top score les viandes rouges, les céréales, les légumineuses… Et allez, encore un coup de pub pour les bons légumes ! Pas très original je sais, mais au moins tu sais pourquoi ils sont si importants pour toi.
Bref, si on résumait en deux mots comment organiser tes assiettes ?
Manger bien c’est (AL)câlin !
On commence par éviter de se blinder d’acides. Ce qui signifie pas de protéines en excès, en particulier d’origine animale. Idem, pas d’excès d’amidons, et surtout pas en même temps que des produits animaux (et les associations alimentaires, alors ?!)
En revanche, il te faut UN MAX DE MINÉRAUX pour tamponner l’acidité. OVERDOSE de potassium / sodium et surtout CALCIUM au programme !
J’entends que tu remues au fond de la classe ? Pourquoi pas une cure de fromage, tu dis ?
Le paradoxe fromage
Si tu ne connais pas encore tous les dangers des produits laitiers, je t’invite à aller jeter un coup d’oeil sur les risques liés aux intolérances alimentaires. Mais sache que du point de vue acido-basique même, le fromage est tout à fait acidifiant.
Qui plus est, contrairement aux croyances populaires, le fromage contient moins de calcium à poids égal que la plupart des légumes verts ou fruits à coques. Et le pire, c’est que le lactose et les processus de pasteurisation viennent fortement perturber sa biodisponibilité (capacité de l’organisme à l’absorber). Ainsi, on estime que le calcium du lait de vache n’est biodisponible qu’à 30% quand celui du brocoli dépasse les 70 % ! Bref, le calcium contenu dans ton vaillant yaourt brassé ne suffirait même pas à tamponner l’acidité de ce dernier… sacré paradoxe !
Les prescriptions de santé classiques prennent alors tout leur caractère humoristique : « J’ai de l’ostéoporose, docteur ! – Celui-ci de répondre : Mangez des yaourts ! ». Et c’est ainsi que l’on arrive à un constat mondial sans équivoque : des populations asiatiques ne mangeant pas ou très peu de produits laitiers qui ne connaissent pas les maladies de déminéralisation, et une foule occidentale élevée au bon lait industriel avec des os plus fragiles que jamais !
Cette question éclairée, reprenons. Dans la Top liste « minéraux assimilables« , on retrouve les légumes verts à feuille : épinards, laitue, céleris, etc. S’ensuit toute la flopée des fruits et légumes, chacun ayant ses spécificités. Forte concentration de magnésium dans les oléagineux, des pruneaux pleins de potassium… que du bonheur en prévision !
Bon à savoir
Les fruits et légumes biologiques cultivés sur des sols VIVANTS contiennent bien plus de minéraux et nutriments (de 50 à 80% plus !) que les produits issus de l’agriculture dite « conventionnelle ». Et c’est bien normal ; plus le sol est riche, plus ce qui pousse dessus peut se remplir de bons éléments !
De la même manière, les aliments cueillis MÛRS et à MATURITÉ sont bien plus bénéfiques – ils ont eu en effet plus de temps pour accumuler tout ce dont tu as besoin. C’est tout l’intérêt de préférer une alimentation la plus locale possible : au-delà de l’impact écologique, moins de transport veut aussi dire cueillis plus mûrs !
Je crois que tout est dit, Billy. Il est temps pour toi de marcher sur la voie.
Rédaction : Adrien Richard
Illustrations : Juliette Moitron
Bonjour Adrien et Juliette,
Un grand merci pour cet article qui, comme d’accoutumé sur votre site, pose avec humour et vulgarise bien l’influence de l’alimentation sur l’EAB.
Tout comme l’activité physique qui soutien l’élimination des acides, le fait de basifier son alimentation combiné à une bonne hydratation est efficace pour soutenir l’EAB et prévenir sa santé globale.
Pour moi, l’alimentation alcaline c’est, manger de tout, autrement, sans risques de carences tout en répondant à nos réels besoins nutritionnels et physiologiques (hors pathologie).
Je témoigne de son efficacité et partage régulièrement mes 6 ans d’expérience, des recettes alcalines et mes connaissances sur mon blog « Bouchées Doubles », dédié à ce sujet.
Continuez ! Votre humour et votre bonne humeur sont top ! Merci encore ! 😀
Merci Hervé pour ce très chouette message !
Nous partageons je pense les mêmes valeurs nutritionnelles 🙂
et bravo à votre superbe blog, très bon boulot !