TUTO Monodiète, le régime qui en jette !
18 octobre 2019Voilà quelques mois ou années que tu erres perdu entre internet, les livres et les gourous de l’alimentation, à la recherche de LA SAINTE REPONSE qui va changer ta vie. Une réponse à cette terrible question qui hante chaque naturopathe, chaque médecin, et chaque brave humain en quête de santé ou d’immortalité :
Quel est le VRAI régime idéal et physiologique de l’homme ?
PREPARE-TOI A CONNAITRE LA VÉRITÉ ABSOLUE QUI SOIGNE TOUS LES MAUX DE LA TERRE !
… mais avant, communique-nous donc tes informations bancaires, enfile une robe blanche, rase-toi la tête et chante « Gloire au microbiote ! » trois fois chaque matin face au soleil levant, nous te recontacterons dans les plus brefs délais.
Petite blague politiquement engagée pour te partager notre position sur le sujet : il n’y a pas d’absolue réponse à cette question, car nous sommes tous différents. Mieux, nous évoluons en permanence, nos problématiques physiques et digestives avec, aussi la sainte vérité n’existe pas, à toi de trouver ta voie !
Mais tout de même, pas question de te laisser comme ça : on te partage aujourd’hui quelques infos déterminantes. Monte en voiture et attache ta ceinture Marty, on va faire un petit saut dans le passé pour essayer de comprendre d’où l’on vient et comment s’est construit l’humain.
La fringale au paléolithique, ou l’art du « manger sans se faire ch*** »
Nous voilà perdus dans une forêt estivale, quelques milliers d’années auparavant. Et après plusieurs heures de marche à la recherche d’une quelconque pitance, nous voici rendus face à un merveilleux pêcher. Vas-tu te contenter d’un simple fruit pour épancher ta faim, en attendant de mettre la main sur un Poké Bowl sauvage au quinoa, saumon fumé et légumes d’été aux proportions équilibrées ?
Eh bien, non. La vérité, c’est que tu vas défoncer des pêches jusqu’à satiété. Et lorsque la faim tenaillera à nouveau ton estomac dans quelques heures, que tu tombes sur un bananier ou un cochon sauvage, il subira le même sort : tu t’en feras un festin, jusqu’à la prochaine victime. Parce c’est normal, instinctif et fonctionnel, l’homme moderne a bâti toute sa physiologie, son métabolisme et son système digestif sur un mode alimentaire simplifié : je trouve une source de nourriture, j’en consomme jusqu’à satiété. Et quand je n’en peux plus, c’est mon système sensoriel qui me dit : tu en as assez mangé. Basique et efficace : LA SURVIE AVANT TOUT.
On reprend la voiture, Mc Fly. Retour au présent en survolant les derniers millénaires vitesse lumière pour dresser le bilan : c’est seulement sur l’équivalent d’une goutte de son histoire que l’homme en est venu à collecter les denrées, puis partager et complexifier ses repas, pour finalement en arriver à un mode d’alimentation « culinaire » ou capable d’ingérer près de quarante aliments différents dans le même repas. Pourquoi avoir suivi cette voie ?
Parce qu’on est animal social avant tout. Parce qu’on a cru qu’omnivore voulait dire « tout manger en même temps » plutôt que « manger de tout en fonction de nos besoins ». Et puis parce que c’est bon, quand même, le cheesecake en dessert après le Deliveroo du dimanche.
Oui mais voilà, est-ce que c’est vraiment bon pour toi ?
Manger santé, ça veut dire simplifier ?
RIEN QUE DE LA LOGIQUE : il est bien plus facile pour ton système digestif de dissoudre et d’assimiler UNE SEULE forme de nutriments à la fois, et c’est normal – comme toi, il ne sait pas tout faire en même temps. D’ailleurs, si tu veux en savoir plus sur le sujet, je t’invite vivement à te replonger dans les associations alimentaires, tu verras c’est salutaire !
C’est de ce grand principe simpliste que naquit la monodiète : manger un seul type d’aliment sur un temps donné pour offrir un peu de repos à son organisme. En pratique et pour que ça vaille le coup, on va tenir ce genre de cure quelques fois dans l’année, sur des périodes allant de un jour à une semaine – et essentiellement avec des fruits et légumes. Je ne te fais pas le dessin, mais monodiète de rillettes… ça risque de partir en cacahuètes.
La mono-alimentation au secours du bidon… mais pas que !
En simplifiant ton alimentation pour une période (ou pour de bon !), tu offres l’opportunité à ton corps de se « détendre » un peu, et surtout de redistribuer l’énergie habituellement consacrée à la digestion à d’autres missions. Et autant te dire qu’il y a plus d’un avantage à noter…
- Ta lymphe et tes cellules jadis surchargées vont pouvoir commencer à se nettoyer, et toi à te détoxiner – ce qui explique les symptômes du début de cure (maux de tête, nausées, diarrhées, etc.). Mais ne te trompe pas, voilà enfin pour toi un temps précieux, où tes merveilleux organes émonctoires recrachent ce qui n’est pas bon pour toi.
- Cela va sans dire, mais quand tu ne manges que des fruits ou des légumes… Tu avales forcément beaucoup de fibres ! Rien de tel pour stimuler un bon petit balayage intestinal et retrouver une tuyauterie impeccable !
- Dans la même dynamique, le repos digestif – comme on peut d’ailleurs le retrouver au cours du jeûne – va permettre à tes intestins de se régénérer. Ami de la muqueuse hyperperméable, voilà pour toi une chance inestimable !
- En somme, la monodiète offre les mêmes avantages qu’un jeûne court, mais est BEAUCOUP plus accessible et facile à mettre en place. Moins « rigoriste », elle est aussi moins difficile à tenir socialement et mentalement, et globalement plus douce pour l’ensemble du métabolisme. Un bel entraînement avant de se jeter à l’eau !
- La nature étant bien faite, en privilégiant la consommation d’UN légume ou d’UN fruit de SAISON pendant quelques jours, tu ingurgites MASSIVEMENT les éléments spécifiques au climat et à ton environnement, et en fais un plein stock pour les semaines et mois à venir ! Besoin de vitamines, de polyphénols et d’un bon shoot d’antioxydants avant l’hiver ? Cure de raisin, quand tu nous tiens…
- ET NON, JE NE PARLERAI PAS DE PERTE DE POIDS. Parce qu’à mon sens elle n’est ni le but ni la finalité de ce type de cure et qu’en partant dans cette voie, bien trop expérimentent l’indétrônable « effet yoyo » lors de la reprise alimentaire. Même si c’est vrai qu’on perd vite quelques kilos, on les reprend généralement illico ! Et c’est facile de comprendre pourquoi : la réduction des apports caloriques sur un temps donné fait certes fondre un peu ; mais si tu reprends tes habitudes alimentaires juste derrière, tes cellules passées en mode « famine » vont naturellement avoir tendance à stocker plus qu’à l’accoutumée. Et PAF, ça part en petite bouée !
- Petit bonus pour clôturer, et on ne va pas s’en priver : trois jours à croquer des pommes, on ne va pas se mentir, ça fait des économies – d’argent et d’énergie. Autant de temps libéré ou tu vas pouvoir siester et te régénérer comme jamais, toi et ton porte-monnaie !
Te voilà à deux doigts d’acheter une pleine caisse de patates crues, prêt à en découdre pendant une semaine ? Patience, champion : reste à savoir ce qui convient à ton bidon !
Les « monodiètes awards », top 5 des cures faciles pour bidou fragile
Parce que chaque fruit ou légume apporte son lot de bénéfices spécifiques, il est bon de savoir ce que tu recherches et à quel moment déclencher les opérations ! Qui plus est, il peut être intéressant de se positionner sur des fruits aux fibres solubles plutôt que des légumes potentiellement irritants :
- Le raisin, c’est LA star de l’automne. Bourré de polyphénols, de zinc, fer, magnésium, potassium, et autres vitamines en tous genres, il est connu pour être un puissant drainant et dépuratif sanguin. Parfait pour se préparer à affronter l’hiver !
- A la fin de l’hiver, Georges Oshawa, père fondateur de la macrobiotique, nous propose une petite monodiète de riz complet à tenir sur 3 jours à une semaine, pour venir se débarrasser des excès de l’hiver sans se refroidir trop vite avec des excès de fruits en période froide.
- Mon petit coup de cœur du printemps, c’est la pomme ! Consommable sous toutes ses formes, elle est facile à digérer, pleine de fibres et de vitamines, mais contient surtout des pectines particulièrement efficaces pour venir capter les métaux lourds. Alors on la mange bio, et on garde la peau !
- En été, le choix t’appartient : une brave monodiète de carotte est légèrement laxative, cicatrisante de l’intestin et blindée de bêta-carotènes pour venir parfaire ton teint créole ; tu pourras aussi te concentrer sur le melon pour une action puissante sur les reins, le foie et la vésicule biliaire.
Tu en sais maintenant autant que moi, il est bientôt temps de faire ton choix. Mais avant de te lancer plus fort que jamais, accepte encore deux ou trois « tips » pour ne pas te planter.
Qui dit changement dit… DOUCEMENT !
Parce que toute cure ou modification alimentaire peut entraîner des réactions de ton organisme que tu ne connais pas, il est important d’y aller PIANO et de laisser le temps à ton organisme de se décrasser progressivement sans trop le secouer.
Primo, avant de commencer à casser des quintaux de raisin sans préavis, offre toi deux ou trois jours de descente alimentaire où tu vas progressivement supprimer les excitants (thé, café, alcool), puis les produits animaux, les graisses, les céréales & légumineuses pour arriver en douceur sur ton aliment unique, en passant par la case « fruits & légumes only ».
Deuzio, même si tu as l’impression de crever de faim pendant ta cure et qu’il n’y a pas de limitation véritable à s’imposer sur les quantités, raisonne-toi un peu quand même : l’idée, c’est d’alléger la charge de l’organisme. Une monodiète de fruits amène une grande quantité de sucre à gérer, il ne s’agit pas de faire exploser sa glycémie en avalant son poids en fruits à chaque repas. On reste cool Raoul, fractionne les apports pour respecter ton corps !
Tertio, on choisit des aliments de qualité ! N’oublie pas qu’on reste dans la perspective de se nettoyer. Aussi, ce n’est peut-être pas le moment de tenter le record de consommation de pesticides sur le temps le plus court. Choisis bien tes produits et privilégie tant que possible des fruits et légumes mûrs, de saison et issus de l’agriculture biologique.
Pour finir retient bien ça, RESPECTE-TOI. Il n’est pas forcément nécessaire de commencer par trois jours ou une semaine de cure si tu ne t’en sens pas la ressource, l’envie ou la capacité. Un jour par semaine, un jour par mois, ou juste une fois de temps en temps par-ci par-là, peu importe : toi et toi seul peut savoir et sentir ce qui te fait du bien. Bref, assez jacté, je te laisse expérimenter.
Tu le sais, mais je ne peux m’empêcher de te le rappeler : il est bien long, le chemin de la santé. Mais une fois qu’on l’a emprunté, on ne peut plus le quitter.
Rédaction : Adrien Richard