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Journal d’une future naturopathe #2

1 octobre 2020
Quel que soit le contexte (famille, amis, connaissances…) amener les gens à consommer différemment est toujours une victoire !

Consommation alternative et confinement en famille, fails et victoires

Coucou les bidonné-e-s, et coucou aux autres, aux curieux !

 

Si vous êtes un minimum concernés par la santé holistique (et/ou aussi par l’écologie), vous avez sûrement déjà vécu des tas de situations où l’on vous a pris(e) pour un(e) dingue, ermite, gourou, anarchiste, sans oublier casse-c… !

 

C’est un peu irritant, parce que déjà vous n’avez rien demandé à personne, et surtout vous êtes dans une démarche a priori positive, qui vous fait du bien (et peut-être aussi à la planète), mais voilà, vous faites différemment alors ça dérange toujours.

Alors que je suis retournée vivre chez mes parents avec ma petite sœur durant le confinement et que Mr. Covid19 rôde toujours (apparemment c’est le grand méchant loup du moment…), j’ai voulu dresser le bilan de ce retour chez papa/maman. Notamment en ce qui concerne les fails, mais surtout les victoires liés à ma façon de consommer, mon hygiène de vie dite « alternative », ainsi que le regard de mes proches sur cette dernière. Parce qu’il ne faut pas oublier les victoires, et que s’il y en a en famille, il peut y en avoir partout !

 

Pour contextualiser, je viens d’une famille qui a été éduquée à manger plutôt équilibré globalement, mais qui, comme beaucoup et c’est normal, repense très difficilement ses habitudes de consommation. Mes frères et sœurs et moi avons été élevés et nourris en suivant certaines idées reçues ou modes de consommation véhiculés par la publicité et l’industrie agroalimentaire de l’époque.

Quel que soit le contexte (famille, amis, connaissances…) amener les gens à consommer différemment est toujours une victoire !

Par ailleurs, si mes parents ont énormément de qualités, la curiosité et l’envie de tester des choses différentes ne font pas vraiment partie de leur façon de faire. Très peu friands des restaurants, ils ont l’habitude de manger les mêmes choses de la même manière, et ont une petite routine qui leur convient bien, en dépit de leurs antécédents médicaux respectifs sérieux et autres soucis de santé chroniques.

Mes petites victoires de santé holistique en société, le miracle du confinement et post-confinement

J’ai démarré le confinement chez mes parents avec la conviction que cette histoire allait mal se finir pour tout le monde : le regard désabusé de ma mère face à tous mes petits produits secs ramenés de mon 26m2 pour survivre chez eux en disait long ; les réflexions quotidiennes de mon père la première semaine (qui ont perduré mais qui ne m’ont plus atteint du tout) face à ma routine de petit-déjeuner qu’il juge pantagruélique et douteuse ; sans parler de ma sœur agacée dès qu’elle me voyait me préparer une portion de repas différente des leurs. En bref, ma « bouffe de cheval », comme ils aiment le dire – et moi, n’étions pas des plus sereines.

Bouffeur de graines ou hippie des champs, quand on mange différemment, les gens ne sont pas toujours très tolérants.

Et pourtant, oui POURTANT, quelques miracles santé ont opéré pendant ces deux mois de retour dans la cellule familiale, et ce à ma grande surprise.

 

  • Leur avoir prouvé qu’on pouvait s’en sortir financièrement en mangeant quali’
  • Les avoir rassuré quand ils ont constaté que je ne m’affamais pas : mes assiettes faisaient 3 fois les leurs et je n’avais pas besoin de grignoter (ou par plaisir uniquement)
  • Avoir réussi à mettre ma mère au jogging bi-hebdomadaire, elle qui se croyait incapable de courir plus de 5min d’affilée (et elle a continué après le déconfinement youhou !) et qui n’aime pas le sport (mais dont les antécédents médicaux le nécessitent particulièrement)
  • L’avoir également convaincu que les laxatifs n’étaient pas ses meilleurs amis, et surtout qu’il existait des substituts naturels efficaces pour réduire drastiquement une constipation chronique (et qui ont fait leurs preuves chez elle – Maman si tu me lis, déso d’afficher tes problèmes pipi caca)
  • Rendre ma belle-sœur fan de ma pâte de sésame, elle qui n’avait jamais goûté cela auparavant
  • Réaliser des desserts sains ET super gourmands, couronnés de succès !
  • Donner un cours de yoga à mon père ET ma mère sur leur demande, eux qui voyaient ça d’un œil légèrement méprisant (et qui en ont ch… pour tenir la moindre posture de base niark niark)
  • Cuisiner végan, et voir à leur mine qu’ils n’auraient pas faim avant le dîner (et bim, le mythe du déjeuner qui « tient pas au corps sans viande » envolé !)
  • Préparer des tartes maison rustiques qui ont plu à tout le monde
  • Donner envie à ma mère de tester les paniers AMAP
Toi aussi découvre avec joie le sésame en pâte : bon gras + maxi gourmand !

OK, ce sont des micro miracles. Je sais bien qu’on ne va pas changer le monde à coup de lentilles corail mais chaque petit pas me remplit de joie. J’aime qu’ils se rendent compte que certaines modifications de leurs comportements ont un impact notable sur leur bien-être et ne sont plus uniquement des choses « bizarres ». Je suis heureuse de constater que leur dédain s’est transformé en curiosité, puis en essai, et qu’ils aient même validé certaines choses. Tout ne rentrera pas dans leurs habitudes et ça n’est pas forcément l’objectif, mais c’est énorme de prendre conscience qu’on peut se faire du bien facilement en faisant autrement, et d’ouvrir à d’autres champs sa vision de l’alimentation ou de l’activité physique.

Pour changer le monde et son alimentation, mieux vaut montrer l’exemple que montrer du doigt.

Cette expérience m’a également prouvée que l’on ne faisait pas bouger les lignes en pointant du doigt, en revendiquant ou en se faisant critique, mais par l’exemple. Jusqu’à présent en effet, ma famille n’avait pas eu l’occasion de passer du temps avec moi et de constater comment je vivais (et que tout se passait très simplement !).

Désormais, je prends très bien le fait qu’ils associent ma nourriture à « de la bouffe de cheval ». Ça me fait rire car je sais qu’ils y porteront maintenant un regard différent, plus bienveillant, et plus intéressé. Les choses bougent petit à petit, j’ai foi en notre capacité à impacter et notre planète, et notre santé.

 

En attendant, il y aura toujours des fails, très clairement, mais n’abandonnez pas ! Résistez, si vous savez que vous oeuvrez pour votre bien ! Et pour qu’on rigole un peu, n’hésitez pas à partager vos propres échecs et vos victoires !

 

 

 

Mathilde Pingeot