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Journal d’une future naturopathe #1

3 septembre 2020
Beaucoup voient le bien manger comme un effet de mode, greenwashing ou good feeling ?

Quand le sujet de l’alimentation revient toujours sur la table

Parfois, j’aimerais bien qu’on me lâche la grappe avec la bouffe…

Oui, je mange un peu différemment. Non, je ne mange pas (encore) d’insectes. Oui, j’ai énormément d’énergie sans viande, si ce n’est plus qu’avant. Non, les pois chiches ne me font pas péter. Oui, mes amis ont toujours l’air de me supporter. Non, je ne me suis pas encore fait plaquer.

 

Bref, je souhaite ici développer un sujet qui me tient à cœur parce que c’est du vécu quotidien et qu’il vous parlera sûrement : le choix d’une alimentation alternative, et son impact, parfois douloureux (si si), en société.

La joie des réflexions quotidiennes

En tant que bidonné(e) ou curieux-se de la santé holistique, on sait bien (souvent par expérience) qu’il est contre-productif de pointer du doigt ou d’adopter un discours moralisateur. Du coup, on essaie de vivre tranquillement sa vie, faire son jeûne intermittent oklm, manger son miam-ô-fruit ou autre budwig pépère, en espérant que ça donnera peut-être l’envie à quelqu’un d’autre d’essayer et d’engager une réflexion sur ses comportements alimentaires.

Le budwig du matin, une autre façon de manger bien pour exploser ta journée !

Le problème, c’est que même en faisant joujou tranquille, on se prend des réflexions (souvent) désagréables toute la journée. C’est l’jeu ma pauvre Lucette, mais ça me fait du bien de partager ça avec vous.

 

Est-ce que moi je viens à 7h du matin, le nez trop près de ta bouche (ou la bouche trop près de ton nez), inspecter le contenu de ton assiette et te dire que t’es vraiment la personne la plus chelou que je n’aie jamais rencontré ?

 

Au passage, je croyais que c’était complètement interdit de regarder dans l’assiette de son voisin (visiblement, mon entourage prend toujours beaucoup de risques en 2020).

Beaucoup voient le bien manger comme un effet de mode, greenwashing ou good feeling ?

S’il arrive que l’on tombe sur quelqu’un qui semble s’intéresser avec beaucoup de bienveillance à mes petites mixtures matinales et autres légumes lacto-fermentés, la plupart des gens interrogent d’un air suspicieux mes habitudes, voire font des réflexions désagréables, et il est difficile de ne pas essayer de se justifier (oui, tu vois très bien ce fameux dialogue de sourds qui s’éternise en vain).

 

Beaucoup sont agacés de voir que l’on ne fait pas comme tout le monde, certains revendiquent un « effet de mode ». Et il faut dire que ça se comprend.

L’alimentation est devenue politique, et c’est irritant

On entend beaucoup de choses sur l’alimentation qui est devenue un sujet quasi politique, chacun milite pour des choses différentes, on s’y perd. Le bio, le local, le sans machin, les régimes paléo, vegan… C’est quoi tous ces jargons, encore du greenwashing ou le fruit de l’industrie agroalimentaire qui veut nous faire bouffer des nouveaux produits ?!

Et puis, la prise de position du voisin sur l’alimentation ç’a l’air de dire qu’on ne fait pas assez comme ci ou comme ça, qu’il faut se remettre en question. Ah non alors, stop les injonctions, qui c’est qui paie le bio en plus hein ?

 

Alors comment faire en sorte que l’alimentation ne devienne pas un sujet trop récurrent ? Que tout le monde mange à sa sauce sans se sentir jugé ou que ça parte en c******, exactement comme à chacun son style vestimentaire ou ses préférences sexuelles ?

Le scoop : je n’ai pas la réponse. Et d’ailleurs, je crois que notre génération et la crise du covid vont donner lieu à trop d’évolutions pour que le sujet bouffe soit en passe d’être bouclé. Désolée les gars, les débats avec Tatie Danielle ne s’arrêteront pas là, c’est lourd, mais c’est nécessaire.

Le sujet bouffe est matière à débattre et vu la conjoncture, ce n’est pas prêt de se conclure !

Péril écologique x maladies chroniques x Covid19 : de la nécessité de mettre l’alimentation sur le tapis

Je regrette cet eldorado de la vie en abondance simple de nos arrières grands-parents, sans perturbateurs endocriniens et pesticides à tout va, sans cageots de fraises en plein mois de décembre ou tomates sans goût, sans viande élevée en batteries nourrie aux OGM et autre soja maléfique… Si notre agriculture était restée comme il y a 200 ans, la bouffe ne serait probablement pas un sujet.

Si notre agriculture ne s’était pas tant industrialisée, l’alimentation ne serait probablement pas un sujet si enflammé.

La situation écologique et la multiplication des maladies chroniques nous le crient depuis des années, il urge de changer les lignes. On peut considérer la crise actuelle du Covid19 comme un symptôme supplémentaire qui nous indique qu’il est temps de nous responsabiliser sur notre santé, et donc notamment sur notre manière de consommer.

Surtout, ne pas devenir hypocondriaque. Mais revenir aux bases de la santé, comprendre que la maladie s’installe et perdure quasi systématiquement dans un terrain déséquilibré, et comprendre d’où vient ce déséquilibre pour le corriger ou l’éviter. Or, l’alimentation est une des bases qui impacte notre terrain. Elle permet de prévenir énormément de dysfonctionnements tout en donnant une pêche de dingue (et à l’inverse, peut avoir une incidence vraiment naze sur notre santé globale, notre énergie et même notre ADN à la longue si on a des habitudes pas dingues…)

La maladie se produit généralement sur un terrain déséquilibré, à toi de le stabiliser si tu veux garder la santé !

Bien sûr, il faut rappeler que cette question du choix dans l’alimentation ne peut préoccuper que les pays développés sinon riches. Et donc c’est à nous autres, privilégiés, d’engager le changement.

 

 

Un sujet sur la table, mais toujours des blocages

Passé le blocage des tendances, on constate très souvent que passer à l’action malgré la conviction qu’il faut changer la donne demeure compliqué. Selon moi, le plus grand obstacle au changement, c’est le manque de savoir.

 

La plupart de nos comportements santé – et notamment alimentaires – sont en effet le fruit d’automatismes issus de schéma culturel ou familial et non de connaissance : peu de gens savent vraiment ce qu’ils mangent et pourquoi leur corps en a besoin, on part du principe qu’il faut se remplir le ventre pour tenir la journée et qu’il faut que ce soit globalement appréciable au goût.

 

Souvent, on a même des idées reçues qu’on n’est même pas capables de justifier du type « le gras c’est mauvais pour la santé », « il faut manger beaucoup de pâtes quand on est sportif », « si on ne mange pas de produits laitiers on va être carencé en calcium », « il faut de la viande pour avoir des protéines », etc.

Nous sommes ce que nous mangeons, ne sous-estimons pas l’impact de la bouffe sur notre corps.

On n’imagine pas non plus que même notre état psychologique au quotidien, notre fatigue et notre gestion du sommeil, nos problèmes de peau, nos soucis d’articulation, nos problèmes hormonaux, notre fertilité, notre mémoire et j’en passe… peuvent également être grandement impactés par ce qu’on mange.

Quelque part, c’est franchement normal. Personne ne nous a appris, et avant, il n’y avait pas lieu de se poser autant de questions, on faisait confiance. Seulement, aujourd’hui, si l’on choisit de se responsabiliser sur notre santé, on ne peut plus faire perdurer ces automatismes sans s’adapter ni prendre en compte les transformations et la qualité de ce qu’on ingurgite.

 

S’informer, se renseigner sur le fonctionnement du corps (basé sur des études, documentaires ou médias sérieux), rester curieux, consulter des praticiens de santé, tester par soi-même ce qui fonctionne le mieux sur soi… Il y a plein de manières de se rééduquer sur ces sujets et de gagner en vitalité. Par ailleurs, c’est aussi gagner énormément en liberté et s’affranchir de potentielles dérives de l’industrie.

Libère-toi des idées préconçues au sujet de ta santé et viens chercher la pleine vitalité !

Je sais, ça fait un peu mal aux fesses de lire qu’il faut un peu se retrousser les manches. On ne nous a pas appris à être en santé, on nous a donné des solutions immédiates (et heureusement qu’elles existent aussi) pour éradiquer des symptômes – mais pas à rééquilibrer le terrain propice à la maladie.

Notre santé n’appartient ni à la sécu, ni aux médecins. Ils gèrent les conséquences d’une routine de santé bringuebalante ou les maladies et symptômes aigus, mais ils ne peuvent pas nous responsabiliser à notre place… Notre santé n’est pas un livreur uber eats qui nous attend en bas de chez nous, la santé c’est celle qu’on prend en main.

Cela se fait pas à pas et avec l’aide d’un tiers, spécialisé dans le sujet si besoin, pour se mettre en confiance ou débloquer des situations complexes. Petit à petit, modifier une habitude, puis deux, puis trois… sans jugement et sans pression, en restant à l’écoute de notre forme globale et de nos sensations, pour en tirer des bénéfices géniaux sur le long terme, et dans notre qualité de vie au quotidien.

 

 

 

Mathilde Pingeot